jueves, mayo 31, 2012

LA MEMORIA DE LA GUERRA CIVIL ESPAÑOLA

Guerre civile : créer et raconter par le cinéma
Par SOPHIE BOUTBOU
La guerre civile a accouché d'un cinéma de combat et de propagande dans les deux camps. Plongée dans les tourments d'une époque au travers de films indispensables pour comprendre l'histoire de l'Espagne.
1     El genio alegre, film de Fernando Delgado incarne à merveille la fracture que vit le pays durant ses années de guerre civile (1936-1939). Les acteurs principaux, Rosita Diaz Gimeno et Fernando Fernández de Córdoba partent le 18 juillet 1936 - à la veille de la guerre - tourner en extérieur à Cordoue, ville qui tombera aux mains des franquistes le lendemain. L'actrice est républicaine, maîtresse du fils du président socialiste Juan Negrín. L'acteur est franquiste - si engagé qu'à la fin de la guerre, il lira le dernier communiqué annoncant la victoire de Franco.
L    Le 18 juillet, il dénonce sa partenaire comme républicaine. Arrêtée, condamnée à mort, elle sera finalement échangée avec une autre prisonnière et pourra rejoindre la France puis les Etats-Unis. Le régime franquiste va la faire disparaître des affiches de promotion de El genio Alegre dès 1939, mais pas du long métrage, le régime n'ayant pas l'argent nécessaire pour organiser un nouveau tournage.
3.    UN CINEMA DE COMBAT ET DE PROPAGANDE POLITIQUE.- Depuis février, à Barcelone, se tient l'exposition Images confrontées: la guerre civil et le cinéma. "Le cinéma est un bel instrument pour comprendre la complexité de la guerre", affirme Esteve Riambau, directeur de la filmothèque de Catalogne et commissaire de l'événement. "Du côté des fascistes, la Phalange et Franco se sont vite mis d'accord, mais il y a eu des confrontations internes du côté des républicains, entre anarchistes et communistes."
4.    Avant la guerre civile, le cinéma en Espagne était avant tout du divertissement, venant des Etats-Unis. "Sous Franco, nous sommes face à un cinéma de combat et de propagande politique" retrace José María Caparrós, fondateur du centre d'investigation film-histoire de l'Université de Barcelone, auteur de nombreux livres sur le cinéma et l'histoire.
5   Pour José María Caparrós, le film emblématique de l'époque est Reportaje del movimento revolucionario. Tourné entre le 19 et 23 juillet 1936 à Barcelone par les anarchistes, il est considéré comme leur premier film de propagande. Ce sont des images de rues prises en direct par le journaliste Mateo Santos, avec des commentaires très engagés.·
6    Les anarchistes ont pris le contrôle de l'industrie du cinéma à Barcelone, jusqu'à fin 1937. "À ce moment on est en pleine confrontation armée: d'un côté le camp des républicains communistes, de l'autre les Anarchistes," explique José Maria Caparros. Jusqu'à sa chute, fin janvier 1939, elle restera un des principaux bastion anti-franquiste. Parallèlement, le gouvernement républicain catalan produit des oeuvres au travers d'une section de cinéma du commissariat de propagande: Laya Films, du nom de l'antique Barcelone romain. Plus de 100 films verront ainsi le jour.
7    C’EST LA CRÉATION QUI RESTERA DANS LE TEMPS.- Le film "le plus objectif" sur la guerre civile, pour l'historien du cinéma qu'est José María Caparrós, est La vieja memoria, de Jaime Camino, sorti en 1977. 23h de films tournées, 2h sélectionnées par Camino. "Elles ont été analysées par la filmothèque et 15 heures ont été retenues. Elles sont disponibles à la cinémathèque de Barcelone", explique le directeur Esteve Riaubau. Il s'agit d'entretiens des principaux témoins de la guerre civile, encore vivant en 1976, comme Dolores Ibárruri Pasionaria, député communiste des Asturies, ou Fernando Garci Teresa, membre de la Phalange. En 1977, le réalisateur Jaime Camino déclara dans une note d'intention: "Nous n'avons pas besoin de recherche scientifiques ou de cours. Ce qu'il restera avec le temps c'est : a) la synthèse d'information directe et personnelle. b) La création."
8    "Beaucoup de ces films sont éphémères" rappelle Esteve Riaubau. Il prend l'exemple d'Espoir/Sierra de Terruel d'André Malraux (1937), tourné dans l'espoir d'attirer l'attention internationale vers l'Espagne. "Le but originel du film n'a plus de sens quand il passe en 1945 en France, et encore moins quand il arrive sur les écrans d'Espagne en 1976. Pourtant, il s'agit d'un témoignage crucial".
9   AUTO-CENSURÉ.- Les films s'arrêtent souvent à la frontière de l'Espagne. Mourir à Madrid, film français tourné en 1962 est interdit dans l'Espagne de Franco "qui veut oublier les mémoires de la guerre", comme le raconte Esteve Riaubau. Deux films ont été produits en réplique, "ce qui est absurde puisque le public espagnol ne pouvait pas voir l'original": Morir en España, et Porque morir en Madrid? Ce dernier contient une propagande pro-franco tellement évidente qu'il a été auto-censuré par les franquistes eux-mêmes.
      Enrique del Campo, un cinéaste mexicain né de parents espagnols, a lui aussi été victime de censure. Deux jours avant la sortie en salles d'El Crucero Baleares, le ministre espagnol de la marine franquiste, a interdit le film, et toutes les copies ont été détruites. Esteve Riambau a, pour la filmothèque, créé un photo-montage avec des images d'archives pour donner une idée du long-métrage que pratiquement personne n'a eu la chance de voir.
1   Contrairement à Mussolini ou à Hitler, Franco a fait l'objet de très peu de caricatures ou de sujets cinématographiques. Raza, est un des seuls long-métrages qui parle d'éléments de la vie du Caudillo. Mais pas pour l'attaquer. Le scénario original, publié sous un pseudonyme, est de Franco. Le réalisateur José Luis Sáenz de Heredia, est le cousin de José Antonio, le créateur de la phalange espagnole. Le discours qui y est véhiculé en 1941 est anti-américain.
       Mais en 1950, le film ressort, modifié, car les rapports entre l'Espagne et les Etats-Unis ont changé une fois l'Allemagne vaincue. Raza devient donc en un film anticommuniste sous le nouveau nom Espíritu de una Raza. "Ils ont même tournés des dialogues qui ne vont pas avec le mouvement des lèvres" s'amuse Esteve Riambau. "Ils voulaient detruire la version de 1941 pour protéger leurs intérêts."
1   LAND AND FREEDOM.- Les franquistes ayant très peu de studios à disposition en Espagne, ils se tournent donc vers l'Allemagne nazie. "Ils étaient envoyés en délégation pour tourner des films folkloriques en espagnol sous contrôle de Franco", raconte le directeur de la filmothèque. En 1998, Fernando Trueba s'inspire de cette période dans La niña de tus ojos. Penelope Cruz est l'actrice principale de cette parodie des aventures d'une troupe espagnole dans Berlin.
1    Parmi les productions étrangères, le film qui s'approche le plus de ce que fut la guerre espagnole est, selon José María Caparrós, Land and Freedom de Ken Loach (1995). "Le réalisateur est parvenu à saisir ce moment décisif où le camp républicain perd la guerre. Quand la vision des communistes - prendre le pouvoir- et celle des anarchistes - faire la révolution - entrent en conflit."
(Publicado en Barcelona Kultur Lab, http://storify.com/BKL/le-cinema-un-bel-instrument-pour-comprendre-la-gue, 28-V-2012) 




sábado, mayo 19, 2012

VUELVE EL CINE DE AUTOR


Fue en la década de los sesenta del siglo pasado cuando se instauró la llamada “política de autores” en el Séptimo Arte, especialmente a través del teórico André Bazin y de los críticos de la revista parisina Cahiers du cinéma, después integrantes de la Nouvelle Vague francesa.
Así, tras aquella también denominada revolución de las “nuevas olas” europeas, el cine se centró más en los directores como “estrellas” y no tanto en los intérpretes. Además, la idiosincrasia de cada país sería protagonista de las películas.
 
 
Ese cine de autor, realizado por auténticos artistas (pensemos en Fellini, Bergman, Bresson… o reivindicando a clásicos como John Ford, entre tantos otros maestros), entraría en crisis a finales del siglo XX y principios del XXI con la revitalización del film-espectáculo. Pero siempre ha habido en el Séptimo Arte autores aislados que son auténticos artistas (pensamos ahora en el recientemente desaparecido Theo Angelopoulos, en Abbas Kiarostami o los hermanos Coen, por no ir más lejos).
Para revitalizar ese cine minoritario, estos días pasados se ha celebrado el II Festival Internacional de Cinema d’Autor (D’A), con cierto éxito entre los cinéfilos. Más de 50 producciones de difícil aceptación en salas comerciales -obras bastante inclasificables y antagónicas al mainstream de moda- se han presentado en Barcelona. Títulos recientes como Profesor Lazhar (en la foto), del canadiense Philippe Falardeau, que clausuró el certamen, Into the Abyss, el documental de Werner Herzog, Once Upon a Time in Anatolia, del turco Nuri Bilge Ceylan, o los filmes de los catalanes Judith Colell (Radiacions) y Albert Serra (El Senyor ha fet en mi meravelles), han centrado el interés de los aficionados. Un certamen organizado por Noucinemart, una joven entidad audiovisual que mantiene los objetivos del pasado año: la exploración cinematográfica contemporánea, la nueva creación fílmica y la cohesión en su programa de nombres nuevos.



(Publicado en DE PELÍCULA, www.diarioya.es, 18-V-2012)

domingo, mayo 06, 2012

EL CINE ESPAÑOL SEGUIRÁ RECIBIENDO FONDOS PÚBLICOS

A pesar de la criticada política de recortes que ha puesto en marcha el Gobierno del Partido Popular, el cine español contará con una nueva línea de financiación a través del ICO.

En efecto, el Instituto de la Cinematografía y las Artes Audiovisuales (ICAA), que depende del Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, ha anunciado su apoyo a la industria del cine autóctono a través de una entidad financiera creada en el año 2006 -Audiovisual SGR- con la colaboración de EGEDA (Entidad de Gestión de Derechos de de los Productores Audiovisuales). Esta nueva línea de crédito avalará al 100% las operaciones hasta un millón de euros por cliente y el plazo máximo a devolver será de 15 años. En todos los casos se contempla la posibilidad de que su amortización cuente con un período de carencia y se pueda elegir entre un tipo de interés fijo o variable.

Durante el año 2011, Audiovisual SGR formalizó 130 avales por un importe de 36 millones de euros, además de participar en la financiación de diez películas que concurrieron a los Premios “Goya”. Sin embargo, el público sigue sin responder ante el cine español: en los primeros meses de 2012, la taquilla ha bajado un 42% con respecto al año anterior.
Mientras el Gabinete del PP pretende activar con préstamos los nuevos rodajes de películas autóctonas, el galardonado actor Luis Tosar (en la foto) manifestaría: “Este año va a ser el más duro del cine español”.

(Publicado en DE PELÍCULA, http://www.diarioya.es, 6-V-2012)

martes, mayo 01, 2012

INSIDE THE CATALAN FILMFACTORY, the ESCAC


Barcelona (CNA).- Motion pictures like Eva, by Kike Maíllo, El Orfanato (‘The Orphanage’), by Catalan director Juan Antonio Bayona, Tres dies amb la familia (‘Three days with the family’) directed by Mar Coll, Blog (‘Blog’) by Elena Trapé or Lo mejor de mi (‘The best of me’) by Roser Aguilar, are only some of the movies responsible for the widespread consolidation of ESCAC as a highly respected institution both on the Spanish and international scene. Similarly to FC Barcelona’s seemingly endless pool of young promises, the ESCAC is something like the “factory” of Catalan productions, a private university school dedicated to the manufacture of blossoming cinematographic talent in Catalonia, and which has established a new way of “creating” and understanding cinema.

By ANNA PACHECO
Next to the Cinema Academy of Madrid (ECAM), ESCAC is one of the few official cinema schools in Spain. Josep Maria Caparrós, a film professor at the University of Barcelona (UB), recalls the beginnings of the school, 15 years ago: “the ECAM is the heiress of the traditional, official cinema school dating back to the Franco regime. Barcelona never had a film school although it has always been a much more open, avant-garde city. Barcelona has traditionally been more experimental, with a different mentality from Castilian tendencies”.

The “ESCAC formula” consists in a rigorous mix of theory and, especially, a solid, practical knowledge. Every year, more than a hundred students apply to enter the school, but only 80 of them are admitted after passing an initial exam. “The first stage of the selection process is very hard -admitted Caparrós- but it is necessary to guarantee the high level of the school”. One of the strengths of the ESCAC is that “you are filming from the very first year”, says Pau Balagué, a graduate and one of the 13 directors of Puzzled Love, the latest ESCAC film nominated at the San Sebastian Film Festival last summer.

ESCAC’s strength, which also lies in its own production company, ESCANDALO FILMS, is responsible for releasing all the audiovisual projects made at the school (such as short films or feature films). Caparrós positively valued ESCANDALO FILMS’ task: “it is a way of focusing talent and of creating the future generation of cinema professionals in Catalonia”. ESCANDALO FILMS has produced about 200 hundred short films with approximately 400 international awards like the Sundance Film Festival, the OSCAR Academy Awards or the Mèlies d’Argent.

Despite the fact that the cinema industry seems to be in the middle of a crisis, the truth is that ESCAC’s demand is increasing. Javier Ruiz Ortiz is from Cantabria but has lived in Madrid for five years, and is now following a Master at the ESCAC in Marketing, Sales and Cinema Distribution. “Apart from ESCAC’s great image outside Catalonia, I chose this school because of the theme of my Master, because it is the only one available in Spain, and the reputation of its guest speakers. I also felt like living in a seaside city.”

According to Caparrós, “coming here to study cinema is a good choice”. Catalonia is consolidating a broad cultural offer in all aspects and ‘Barcelona’ as a brand has a promising potential. It could be considered as another “cinema capital”, at the same level as other cities like London, Paris or New York. In addition, professor Caparrós remembers that “we have the most important Horror and Fantasy Film Festival in the world, the International Film Festival of Sitges” which has demonstrated that the Spanish film industry is more alive than ever.

(Publicado en Catalan News Agency, http://www.catalannewsagency.com, 20-IV-2012)